Pendant tout le week-end de la Noël, les juges électoraux au Bureau du contentieux électoral national (BCEN) n’ont pas arrêté de vérifier les procès-verbaux au Centre de tabulation des votes. Hier soir, ils ont vérifié 149 PV pris de façon aléatoire dans les départements du Centre et de la Grand’Anse. Il ne reste qu’environ 281 procès-verbaux sur 1 560 à vérifier. Le PHTK continue d’assister seul au processus, Fanmi Lavalas annonce qu’il se retire définitivement du CTV, LAPEH exige la reprise de la vérification et Pitit Dessalines envoie une sommation au BCEN…
Le tribunal électoral n’a pas chômé avec la vérification. Depuis
samedi dernier, le BCEN et le PHTK ont commencé a tirer au sort pour
choisir les 1 169 procès-verbaux qui restaient après avoir vérifié les
27 PV de Moïse Jean-Charles et les 364 de Jude Célestin sur les 1 560 PV
qui représentent les 12% de PV à vérifier. Jusqu’au dimanche 25
décembre, le tribunal électoral avait vérifié 73% des PV. Hier lundi, de
4 heures de l’après-midi à 9h 45 du soir, le BCEN et les représentants
du parti politique de Jovenel Moïse ont vérifié 149 PV en raison de 90
dans le département du Centre et 59 dans la Grand’Anse pris de façon
aléatoire. Il ne reste maintenant qu’environ 281 procès-verbaux à
vérifier avant la reprise des audiences au tribunal électoral. Tout se
fait depuis mercredi sans la présence des parties contestataires qui ont
demandé au BCEN d’ordonner des vérifications au Centre de tabulation
des votes.
Me Evelt Fanfan, l’un des avocats de Moïse Jean-Charles au CTV, a
fait savoir au Nouvelliste que le candidat à la présidence avait envoyé
une sommation au BCEN dans laquelle il lui demande de se ressaisir et de
respecter la décision d’avant dire droit qu’il avait prise lors de
l’audience au tribunal. Le CEP est notifié de cette sommation, a-t-il
dit. « S’il n’obtempère pas, le tribunal prendra sous sa responsabilité
de discréditer l’ensemble du processus électoral, de le mettre en danger
et d’orienter le pays vers une voie incertaine », prévoit l’homme de
loi. Il a fait savoir au journal que Pitit Dessalines ne comptait pas se
rendre au CTV sans des préalables. Il exige du BCEN la vérification de
façon aléatoire des 1 560 procès-verbaux en plus des 27 PV et des 364 PV
déposés respectivement par Moïse Jean-Charles et Jude Célestin. Après
la vérification au Centre de tabulation, le BCEN retournera au tribunal
et invitera les parties contestataires et défenderesse à venir à nouveau
plaider.
Me Fanfan indique que Pitit Dessalines n’entend pas retourner au
tribunal sans que les 1 560 procès-verbaux soient comparés aux listes
d’émargement, aux feuilles de comptage et à la vérification de
l’ensemble des CIN correspondant aux 1 560 PV, « comme le veut l’avant
dire droit. Le BCEN ne peut pas violer sa propre décision », a-t-il
fulminé. Pour Fanmi Lavalas, pas question d’aller au CTV pour participer
à la vérification dans les conditions imposées par le BCEN. « Il est
pratiquement impossible pour nous de continuer de plaider si les choses
restent telles quelles », a indiqué Me Gervais Charles lundi lors d’une
conférence de presse du parti de Jean-Bertrand Aristide. Selon Yvon
Feuillé, représentant de Fanmi Lavalas au CTV, sur 44 PV vérifiés avant
de quitter le Centre de tabulation, 34 d’entre eux contiennent des
fraudes et des irrégularités en faveur du candidat du PHTK. Jovenel
Moïse, a-t-il dit, a obtenu 3 344 votes de ces PV avant vérification et
502 après vérification. Samedi dernier, Fanmi Lavalas avait participé au
tirage au sort et à la vérification d’une centaine de procès-verbaux
avant d’abandonner à nouveau le processus pour les mêmes raisons que la
dernière fois, à savoir le changement de méthodologie du BCEN au CTV
leur interdisant de toucher les PV et de produire instantanément leurs
griefs. Jude Célestin, de son côté, exige la reprise de la vérification
au Centre de tabulation des votes là où les parties contestataires
l’avaient laissée mercredi dernier. Selon Me André Michel, l’un des
avocats du candidat à la présidence de Lapeh, aucun acte posé en
l’absence des représentants des parties contestataires au CTV ne leur
sera imposable. Lors d’une conférence lundi, il a appelé le BCEN à se
ressaisir afin, a-t-il dit, d’éviter un chaos au pays. Pour le PHTK,
seule parti au CTV, la vérification ne va rien changer dans les
résultats préliminaires publiés par le CEP le 28 novembre dernier.
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